Comment choisir entre diamant de synthèse et diamant naturel ?

Tout savoir sur les diamants de synthèse

Venus concurrencer le marché du diamant naturel, les diamants de synthèse interrogent. Depuis que certaines maisons de joaillerie les mettent en avant, de nombreux amateurs se questionnent sur les différences entre le naturel et le synthétique.

Quelles différences de valeur, d’investissement, d’usage : les diamants de synthèse sont-ils moins chers que les diamants naturels ? S’agit-il de la même pierre ou pas ? Comment choisir ou les reconnaître ? Sont-ils réellement plus éco-responsables, et les diamants de synthèse sont-ils considérés éthiques par rapport aux diamants extraits de manière conventionnelle ?

58 Facettes vous explique ces différents facteurs d’appréciation du diamant de synthèse vs le diamant naturel, et vous conseille sur vos achats.

Qu’est-ce qu’un diamant de synthèse ?

La décision du Ministère de l’Économie sur l’ appellation du diamant de synthèse ou synthétique (mise à jour Décret n°2002-65 du 14 janvier 2002 relatif au commerce des pierres gemmes et des perles) vient clore le débat sur les termes « de laboratoire, de culture, élevé par l’homme » qui étaient jusqu’à présent aussi utilisés pour ce type de diamant. Bien que cela ne soit pas, « d’un point de vue physiquement» , une synthèse (le diamant n’étant formé que d’un seul élément, le carbone), on peut comprendre la logique de cette appellation par similitude aux saphirs et rubis de synthèse, notamment.

Le diamant de synthèse fait donc partie de la catégorie des produits de synthèse dont la définition dans le cadre de ce décret est "synthétique" pour les pierres qui sont des produits cristallisés ou recristallisés dont la fabrication provoquée totalement ou partiellement par l'homme a été obtenue par divers procédés, quels qu'ils soient, et dont les propriétés physiques, chimiques et la structure cristalline correspondent pour l'essentiel à celles des pierres naturelles qu'elles copient».
Nul autre terme n’est désormais autorisé par la loi.

Les propriétés du diamant de synthèse, mieux qu’une imitation

Le diamant de synthèse n’est ni une imitation ni un produit artificiel. Il s’agit d’un « vrai » diamant au sens optique, chimique et physique.
Il est important de comprendre cette distinction pour appréhender l’intérêtet l’engouement pour le diamant synthétique.

Une imitation est un produit qui cherche à se faire passer pour un autre : le cristal Swarovski imite le diamant est du verre au plomb selon un procédé spécial, une autre gemme incolore peut imiter le diamant (leuco-saphir, cristal de roche...).
Un produit artificiel lui, n’existe pas dans la nature et est produit par l’homme aux mêmes fins d’imitation : les plus courants pour le diamant sont les oxydes de zirconium (ou zircone) et la moissanite.
Dans tous les cas, les caractéristiques de chacun de ces éléments diffèrent du diamant naturel même si elles tentent de s’en rapprocher : indice de réfraction différent, densité et bien sûr dureté, qui ne sont pas identiques.
Il est parfois plus complexe de les distinguer une fois les pierres serties, mais ces différences permettront bien de déceler qu’il ne s’agit pas d’un diamant.

Comment les diamants de synthèse sont-ils fabriqués ?

Comment faire la différence entre un diamant naturel et un diamant de synthèse ? Essentiellement par le processus de fabrication d'un diamant de synthèse.

Contrairement aux diamants naturels, formés il y a des millions d'années dans des conditions extrêmes de haute température et de haute pression à plus de 150 km sous la surface de la Terre, les diamants de synthèse sont produits en recréant ces conditions dans un environnement contrôlé en laboratoire.
Deux processus existent : le processus, appelé dépôt chimique en phase vapeur (CVD) ou celui nommé haute pression haute température (HPHT), à partir d’un « germe » de diamant naturel.
Le diamant qui en résulte a les mêmes caractéristiques physiques, chimiques et optiques qu’un diamant issu d’une mine. Si le brut est immédiatement identifiable, la pierre une fois taillée ne peut être différenciée d’un diamant naturel à l’œil nu.
Des analyses spécifiques en laboratoire seront donc nécessaires pour confirmer la nature du diamant.
Notons que la majorité des diamants de synthèse sont produits par le procédé CVD et sont de type IIa, type qui,dans la nature, est très rare (moins de 2% des diamants naturels).

Depuis quand trouve-t-on un diamant de synthèse et sur quels bijoux ?

La présence des diamants de synthèse sur le marché remonte à plusieurs décennies, mais leur production commerciale à grande échelle a réellement décollé ces dernières années.
Les premiers diamants de synthèse furent créés au milieu du 20e siècle, mais ils étaient principalement utilisés à des fins industrielles, comme la fabrication d'outils de coupe diamantés. Ce n'est que récemment que les avancées technologiques ont permis de produire des diamants de synthèse de hautequalité adaptés à une utilisation dans la joaillerie, une « qualité gemme ».
Aujourd'hui, ces diamants sont couramment utilisés dans la fabrication de bijoux de toutes sortes, y compris des bagues de fiançailles (un tiers des bagues de fiançailles vendues aux Etats-Unis était orné d’un diamant synthétique en 2023) et sur les bijoux avec pavage.
Ils offrent ainsi aux consommateurs une alternative attrayante financièrement aux diamants naturels.

Le diamant de synthèse est-il  moins cher qu’un diamant naturel ?

Oui, un diamant de synthèse est structurellement moins cher qu’un diamant naturel.
 L'un des avantages les plus notables des diamants de synthèse par rapport à leurs homologues naturels est leur coût. Les diamants de synthèse sont généralement beaucoup moins chers que les diamants naturels de qualité équivalente.

 Cette différence de prix s'explique en grande partie par le processus de production contrôlé et industriel, qui gagne dans le temps en efficacité et donc en coût, contrairement à l'extraction minière et le triage des diamants naturels, plus aléatoire et plus couteux.

Enfin, l'utilisation d'autres pierres de synthèse en joaillerie, notamment saphir et rubis, nous donnent des indices sur l'évolution du prix du diamant de synthèse, et l'évolution récente des prix est très significative.

Ce que l’histoire du le rubis et saphir de synthèse nous apprend

L’histoire se répètera-t-elle ?Fin XIXe début du XXe siècle, la synthèse des corindons (rubis et saphirs) est réalisé par le chimiste français Verneuil. Un engouement pour ces pierres issus du génie de l’homme, et souvent bien plus belles en couleur et pureté que leurs homologues naturelles, se reflète dans les bijoux des années 30 jusque dans les années 50, notamment sur les bagues « Tank » : la plupart des gemmes serties sur ce type de bijoux sont de pierres synthétiques, très à la mode à cette époque-là.
L’industrialisation de ce procédé (notamment utilisé pour les « verres saphir » de montre, car la résistance à la rayure du saphir est supérieure àcelle du verre minéral) rend le coût de ces corindons de synthèse très bas.
Désormais, la valeur de ces bijoux de l’époque est lié au style et à leur poids d’or, souvent important, mais plus du tout sur celle des pierres. Il esttoutefois important de conserver ces pierres de synthèse sur ce type de bijoux, témoins de l’époque et cette mode.

Quel avenir pour le diamant de synthèse ?

Verra-t-on le même phénomène des rubis et saphirs de synthèse pour le diamant de synthèse ?
En termes de distribution, les capacités de production du monde contemporain sont infiniment plus importantes qu’à l’époque de la découverte du saphir ou rubis de synthèse. Il est à parier que le diamant de synthèse se portera surla « joaillerie fine », « Fashion jewelry » voir sur du bijou fantaisie, ce qui est d’ailleurs un saut qualitatif important pour un segment de marché qui se suffisait des imitations du diamant (notamment les oxydes de zirconium). Quelques marques telles Vever ou Courbet en France affirment leur engagement vis-à-vis de pierres qui ne proviennent pas de mines. Reste donc à observer comment ces maisons continueront à utiliser cette matière qui viendra orner des bijoux dont le marché cible est la joaillerie voire la haute-joaillerie.
De notre point de vue, l’enjeu se portera sur les savoir-faire et l’innovation, notamment pour Vever qui porte en son histoire et ADN cet aspect « disruptif » : à l’époque, celle de l’ Art nouveau, Henri Vever avait osé mettre en lumière des matières non « nobles » comme le verre ou des pierres fines moins prisées. La traçabilité et la qualité de leurs pierres de synthèse sera certainement clé, afin de pouvoir garantir une éco-responsabilité que les usines de diamantsde synthèse en Asie ne sont sans doute pas en mesure d’assurer.

Évolution des prix des diamants de synthèse en forte baisse depuis 2017

Le marché du diamant naturel a connu des cycles avec des sauts de prix comme en 2008, et plus récemment durant la pandémie, avec un saut à sa sortie en 2021 (+30 à 40% !) du fait d’une demande très importante.

Lorsque l’industrie réussi à produire du diamant de synthèse d’une qualité gemme, celle du diamant naturel est secouée par ce nouvel entrant qui s’appuie sur des valeurs éthiques et écologiques.
Les jeunes marques qui s’affichent 100% diamant de synthèse en font un argument de vente engagé et disruptif tout en bénéficiant de cette alternative moins chère que les diamants naturels. La jeune génération y est sensible.Il est intéressant d’observer la bascule de marché qui s’est produite aux Etats-Unis. Ce marché du diamant de synthèse concurrence l’énorme secteur de la bague de fiançailles en Amérique du Nord, et représente près de $12 milliards en 2022 contre à peine $1 milliard en 2016 et une alliance sur trois sur le marché américain en 2023. Près des trois quarts de diamants mis sur le marché américain sont de synthèse !

Toutefois, si le diamant de synthèse était décoté mais corrélé à celui du diamant naturel, l’écart n’a cessé de s’accroitre, passant de -20% en 2017 à -75% en 2023. Le marché du diamant de synthèse s’oriente désormais davantage sur la « Fashion Jewelry » et le bijou type Swarovski, le diamant naturel ayant gagné la bataille.

Cette évolution des prix des diamants de synthèse au cours des cinq dernières années marquée par une tendance à la baisse, s’explique en raison de l'amélioration des techniques de production et de la concurrence croissante sur le marché et une augmentation de la production (notamment en Chine qui représente en 2021 41% de la production en HPHT et l’Inde 20% du CVD).

Quelques exemples de différentiels de prix de diamants (mars 2024)

Diamant naturel : 1 carat F SI1 Très bonne taille : 6 413,71€

Diamant synthétique : 1 carat F SI1 Très bonne taille : 3 103€

Diamant synthétique : 1 carat D SI1 Très bonne taille : 3 046 €

Diamant naturel : 1,09 carat D VVS1 Très bonne taille : 16 000€

Il apparaît clairement que le critère de rareté, essentiel dans l’appréciation du prix d’un diamant naturel, ne joue pas sur le diamant synthétique, d’où un facteur X2 sur la couleur F et de plus de X5 sur une couleur D.

Les diamants de synthèse sont ils utilisés comme investissement ?

Lors de l'achat d'un diamant, qu'il soit naturel ou de synthèse, il est essentiel de prendre certaines précautions pour s'assurer de la qualité et de la valeur de la pierre.

Tout d'abord, il est recommandé de faire appel à des professionnels de confiance et certifiés en gemmologie pour évaluer la qualité et l'authenticité du diamant.
En outre, il est important de se renseigner sur les caractéristiques spécifiques du diamant, telles que le carat, la couleur, la pureté et la taille, tous ces éléments ayant un impact sur la valeur du diamant (pour les pierres de centre). Il est conseillé de demander un certificat d'authenticité et de qualité (tous les laboratoire n’ont pas la même notoriété) pour les pierres de plus de 1 carat ou d’excellente qualité, pour garantir l'origine et la valeur du diamant.
Enfin, choisir entre un diamant naturel et un diamant de synthèse : les différents points communs et critères sont à prendre en compte suivant vos objectifs. Si le souhait que le bijou soit non seulement un agrément mais aussi un investissement fait partie de ces critères, nous ne pouvons à ce jour considérer que le diamant de synthèse ait une valeur sur le marché de seconde-main.
 A l’instar de ce que sont devenus les saphirs et rubis de synthèse, et compte tenu de l’orientation vers un segment de marché plus« fantaisie », il est assez probable que la décorrélation du prix du diamant de synthèse et de celui du diamant naturel se confirme.

Les bijoux qui en sont ornés seront donc appréciés par les autres éléments (notoriété de la marque, savoir-faire de la façon, autres matières) mais non pas la valeur du diamant synthétique.

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