Quelle est la différence entre l'or et le platine ?
L’or blanc et le platine sont tous deux issus de la même famille des métaux précieux. Leur première différence réside dans leur composition : l’or blanc également appellé “or gris palladié” est un alliage composé de 75% d’or jaune, 10% de cuivre et 15% de palladium et recouvert d’une couche de rhodium appelée “rhodiage” , tandis que le platine est une matière naturellement blanche, quasiment pure car le métal atteint 95% dans l’alliage.
Ensuite la seconde différence est leur usure. En effet, avec le temps qui passe, un bijou en or blanc aura tendance à jaunir en perdant son revêtement en rhodium. Le platine quant à lui, fait face à une autre forme de décoloration : c’est sa finition brillante qui va se dégrader et ainsi le bijou arborera une patine plus mate.
Enfin, une autre différence qui n’est pas des moindre; leur prix. Le prix d’un métal précieux est fixé selon son poids. Le platine étant un métal plus rare et plus dense que l’or, il est donc généralement cher que ce dernier pour un bijou au volume équivalent. De plus, son coût s’explique également par le temps de travail plus long passé en atelier pour travailler ce métal lors de la conception d’un bijou.
Effectivement, leur dernière différence se traduit dans leurs propriétés. La malléabilité de l’or en fait un métal qui peut facilement être travaillé par les artisans joailliers à travers des techniques comme l’étirage ou le laminage, alors que le platine est plus difficile à travailler.
Histoire de l'utilisation du platine
Le platine a été découvert en 1735 par les Européens, plus précisément par don Antonio de Ullon, un officier espagnol, qui a évoqué le platine pour la première fois dans son livre “Relación histórica del viaje a la America meridional”, c’est pourquoi le nom “platine” provient de l'espagnol “platina”, signifiant ”petit argent”. C'est plus tard, en 1751, qu’il est alors désigné comme un métal à part entière par Teophil Scheffer, un savant suédois.
En 1780, Louis XVI, passionné par le platine, décrète qu'il s'agit du seul métal digne des rois. Il confie alors à l’orfèvre Marc-Étienne Janety la réalisation de plusieurs pièces en platine, marquant ainsi le début de l’engouement pour ce métal précieux. Durant cette période, le platine était essentiellement utilisé pour les objets pratiques du quotidien : des couverts, des services, des chaînes pour montres.
Le premier usage du platine en joaillerie remonte en 1854, par la maison Mellerio dits Meller qu’il associe à l’or et à l’argent; à cette époque l'usage du platine est utilisé principalement pour le sertissage des pierres.
Au XIXe siècle, l’usage du platine se développe progressivement : Louis-François Cartier, pionnier de la haute joaillerie, popularise encore davantage ce matériau dans la seconde moitié du XIXe siècle. Cette tendance permet d’abandonner peu à peu la les bijoux bicolores (avec de l’argent pour la partie supérieure et de l’or pour partie inférieure), au profit d’une utilisation exclusive du platine.
On note également l’apparition du style guirlande, naissant au début du XXe siècle, qui coïncide avec l’arrivée des bijoux tout en platine, ornés de diamants et perles, que l'on caractérisent de “Joaillerie blanche”. Une pièce phare de cette époque est la tiare "Kokoschnik" de Cartier, datant 1908, appelée ainsi car elle était inspirée des coiffes des paysannes russes de l’époque qui était devenues très à la mode à la Cour du Tsar de Russie.
En parallèle de ses usages joailliers, le platine devient également un matériau stratégique dans d'autres secteurs, notamment durant la Première Guerre mondiale où il est utilisé à des fins militaires. En Angleterre, son commerce auprès des particuliers est même temporairement interdit, c'est à ce moment que l’or gris fait son apparition, lorsque le platine n’est plus disponible.
Du début du XXe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le platine gagne en popularité grâce aux productions d’Hollywood, un phénomène amorcé en 1931 par le film "Platinum Blonde" de Frank Capra, qui lance le mythe de la "blonde platine" incarné par Jean Harlow. Cependant, pendant la Seconde Guerre mondiale, le platine est à nouveau réquisitionné pour des usages militaires. Ce n’est qu’après la guerre que le platine fait un retour triomphal en joaillerie, avec des créations géométriques influencées par le style Art déco des années 1920-1935.
Caractéristiques du platine
Le platine est l'un des métaux précieux les plus denses, avec une masse de 21,50 g/cm³, surpassant largement la densité de l'argent (10,50 g/cm³) et de l'or (19,30 g/cm³).
En plus de sa densité, le platine est extrêmement malléable et possède une grande résistance à la chaleur. C’est l’un des métaux les plus difficiles à travailler, en raison de son point de fusion élevé, situé à environ 1 770 °C, ce qui exige une attention particulière des artisans et plus de temps de travail.
Pour identifier un bijou en platine, il suffit de repérer l’un de ces deux poinçons de garantie : une tête de chien pour les bijoux français et une tête de mascaron pour ceux d'origine étrangère. Enfin, en ce qui concerne son entretien, tout comme l'or, le platine peut être nettoyé simplement avec de l'eau savonneuse. Bien qu'il soit plus résistant à l'usure que d'autres métaux, il reste toutefois plus sensible aux chocs.
Gisements du platine
Il est important de savoir que le platine est trente fois plus rare que l’or. Il est extrait des sables alluvionnaires et se présente le plus souvent sous la forme de pépites de couleur gris acier, à petits grains arrondis. Jusqu'en 1825, il provenait uniquement d'Amérique du Sud. Aujourd'hui, ses gisements principaux se situent en Afrique du Sud et en Russie.
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