Magazine 58F

Rubriques

mars 20, 2025

L'exposition : Paris, Capitale de la Perle à l'École des Arts Joailliers

L’exposition "Paris, Capitale de la Perle", organisée par L’École des Arts Joailliers se tient ouverte au grand public du 21 novembre 2024 au 1er juin 2025 à l’hôtel de Mercy-Argenteau dans le 9e arrondissement de Paris.

Fondée en 2012 avec le soutien de la maison Van Cleef & Arpels, l’École propose au public de s’initier à l’histoire du bijou, aux savoir-faire ou encore aux pierres à travers des cours, des conférences ainsi que des expositions régulières et temporaires sur divers thèmes du secteur.

En soutenant la recherche et en facilitant la redécouverte de cette incroyable épopée perlière parisienne, L'École des Arts Joailliers réaffirme son engagement à promouvoir la culture de la joaillerie et à approfondir ses connaissances dans ce domaine.

L’exposition "Paris, Capitale de la Perle" présente une centaine de pièces, provenant d’une vingtaine de prêteurs parmi les plus prestigieux, tels le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le Petit Palais, les collections patrimoniales des Maisons Van Cleef & Arpels, Cartier et Fred, ou encore l’exceptionnelle collection privée Albion Art. Elle évoque une rétrospective sur l’origine et l’histoire de la perle à travers les époques qu’elle a marquées, notamment la Belle Époque et l’Art Nouveau, depuis l’Antiquité siècle jusqu’à nos jours. Elle demeure en effet une source d’inspiration pour les plus grands joailliers.

Évolution de la perle

Durant la Renaissance, les perles deviennent un symbole de statut dans les cours royales européennes. Des colliers opulents et des bijoux ornés de perles étaient portés par des figures comme Élisabeth Iʳᵉ d’Angleterre ou Marie de Médicis. À cette époque, Venise et Anvers étaient des plaques tournantes du commerce des perles fines en Europe.

Le commerce des perles atteint Paris via les routes maritimes reliant l’Europe à l’Orient. Elle fut au cœur d’un intense commerce entre le golfe Arabo-Persique et des mers d’Asie, jusqu’à la France entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, elles sont introduites par des négociants spécialisés qui alimentent les grandes maisons telles que Boucheron, Cartier ou encore Chaumet. C’est à partir du XIXe siècle, que Paris s’impose alors comme un centre incontournable pour le commerce des perles, d’où sa qualification de “Capitale de la Perle”.

L’arrivée des perles de culture intervient au début du XXe siècle, période qu'on nomme de “perlomanie”, grâce aux innovations techniques découvertes par le Japon, notamment par la Maison Mikimoto. Ces perles, plus accessibles, démocratisent leur usage dans les bijoux, tout en permettant aux créateurs parisiens de diversifier leurs créations, faisant grandement concurrence à la perle fine.

Aujourd’hui la pêche de perle fine est interdite pour des raisons environnementales. Pour trouver les perles fines en joaillerie, demeurant toujours un marché dynamique réservé aux pièces d’exception, il s’agit uniquement de reémplois d’anciens bijoux, ou des restes de quelques stocks puisés chez des marchands du Golfe.

Des pièces exceptionnelles

Propos recueillis par Déborah Bertol.

Léonard Pouy, docteur en histoire de l’art et responsable des Contenus et de la Transmission à l’École des Arts Joailliers : “nous avons choisi les plus belles pièces du monde”.

Olivier Segura, gemmologue et directeur de l’Ecole des Arts Joailliers Asie-Pacifique : “grâce à notre réseau, nous savions où se nichaient les plus belles pièces. Il s’est agi ensuite de contacter les propriétaires et de négocier avec eux l’obtention d’un prêt pour la durée de l’exposition.[...] Les propriétaires de ces bijoux sont amoureux des pièces qu’ils possèdent, ils ont envie de les partager, de les montrer et de raconter cette grande histoire."

Découvrez les pièces phares de cette collection emblématique :