Vente aux enchères : Patek Phillipe pulvérise tous les records avec une montre à 15.2 millions
Qui a dit que les montres ne constituaient pas un bon investissement ? Pas Patek en tous cas. Adjugée à 11,8 millions d'euros en 2016, cette montre Patek Philippe 1518 de 1943 vient d'atteindre 15,2 millions d'euros lors d’une nouvelle vente.
Le 9 novembre à Phillips dans la ville de Genève, l’horloger a ainsi pulvérisé son propre record pour une montre-bracelet de 3,4 millions d’euros lors de la vente “Decade One (2015-2025)”, une vente anniversaire consacrant dix ans d’enchères horlogères chez Phillips, déjà connue pour avoir signé certains des plus grands résultats du marché.
Pour le précédent acheteur cette revente tient presque du coup de maître : en moins de dix ans, la valeur de sa 1518 à bondi de près de 30%, lui offrant une plus-value d'environ 3,4 millions d'euros sur un seul garde-temps.
© Phillips
La 1518 de Patek Philippe : une montre vendue à 15,2 millions à Genève
"Vous ne possédez jamais vraiment une Patek" : rarement la célèbre devise de cette Maison n’aura semblé aussi juste qu’au soir de cette vente genevoise, où la référence 1518 en acier est passée de poignets en… poignets via le marteau des enchères.
Adjugée à environ 11,8 millions d’euros en 2016, la même montre a atteint 14,19 millions de francs suisses (soit 15,2 millions d’euros) après une bataille d’enchères d’un peu plus de neuf minutes impliquant cinq enchérisseurs, en salle et au téléphone. En moins de dix minutes, le prix a ainsi pulvérisé le précédent record de la montre et conforté Phillips dans son rôle d’acteur dominant des ventes de haute horlogerie. Le fait que cette même montre détenait déjà un record en 2016 renforce également la symbolique de l’opération : Patek vient de rebattre… Patek, confirmant la Maison comme référence ultime du segment très haut de gamme.
Pour le vendeur, l’opération est exemplaire : la différence entre la transaction de 2016 (environ 11,8 millions d’euros) et le coup de marteau de 2025 (15,2 millions d’euros) représente une plus-value d’environ 3,4 millions d’euros. Rapportée à la durée de détention, cela équivaut à un gain théorique moyen de l’ordre de 340 000 euros par an sur près d’une décennie, sans compter les frais et taxes, ce qui place cette 1518 au niveau de certains des meilleurs investissements alternatifs des dix dernières années.
Présentée en 1941, la Patek Philippe 1518 est le premier chronographe à calendrier perpétuel produit en série au monde, une prouesse technique qui en fait un jalon majeur de l’histoire de la montre-bracelet. Environ 280 exemplaires ont été fabriqués, la grande majorité en or jaune, une minorité en or rose, et seulement quatre en acier inoxydable, ces dernières constituant le Graal absolu des connaisseurs, dont la montre de 1518 dont nous parlons, qui se distingue par cette rareté extrême de l’acier, associée à un design d’époque impeccablement conservé, cadran à échelle tachymétrique et architecture typique des années 40.

© Phillips
Un autmone 2025 riche en enchères montre
Cette vente s’inscrit dans un automne 2025 particulièrement dense, où Genève concentre en quelques jours les ventes de Phillips, Christie’s, Sotheby’s et Antiquorum, pour un total dépassant largement le milliard de francs suisses sur la décennie écoulée.
Les catalogues alignent Rolex Daytona de collection, pièces indépendantes pointues et, bien sûr, une sélection de Patek Philippe vintage et contemporaines aux estimations déjà élevées.
Chez Christie’s, la vacation "Rare Watches" de novembre 2025 a notamment été portée par une Royal Oak perpétuel unique pour les 150 ans d’Audemars Piguet et par une Patek Philippe ref. 3970 en platine atteignant près de 1,4 million de francs suisses.
Dans le même temps, Sotheby’s et Antiquorum multiplient les records pour des références historiques de Patek, F.P. Journe ou Vacheron Constantin, confirmant que la haute horlogerie se traite désormais comme un segment à part entière du marché de l’art.
La montre vintage, un art et un investissement
Entre 2016 et 2025, le prix de cette 1518 est passé d’environ 11 millions de francs suisses (environ 11,8 millions d’euros) à 14,19 millions de francs suisses (15,2 millions d’euros), soit une hausse proche de 29 à 30% en dix ans. Tous frais mis à part, cette progression illustre la capacité de certains modèles iconiques, soutenus par une demande mondiale, à résister aux cycles économiques et à générer des plus-values significatives.
Pour l’acheteur de 2016, le gain brut de 3,4 millions d’euros confirme que les montres les plus rares de Patek peuvent se comporter comme de véritables œuvres d’art, avec une courbe de valeur plus proche de celle d’un tableau de maître que d’un produit de luxe classique. Pour la marque, ce type de trajectoire alimente le récit de l’inaccessibilité désirée : une Patek ne se consomme pas, elle se transmet - avec à la clé, plusieurs millions de différence entre chaque propriétaire...
En effet, dans l’univers du vintage, Patek occupe une position à part : ses montres anciennes apparaissent systématiquement au sommet des palmarès d’enchères, qu’il s’agisse de chronographes des années 1940, de références mythiques comme 2499 ou de pièces uniques réalisées pour des clients historiques. Cette aura explique pourquoi la Maison est devenue le baromètre du marché secondaire, chaque record marquant un signal fort pour l’ensemble de l’horlogerie de collection.
La trajectoire de la 1518 en acier résume le double statut de la montre vintage : objet de culture, témoin d’une époque, mais aussi actif financier pour collectionneurs avertis. Rareté de production, importance historique, état de conservation et pedigree de la maison de ventes deviennent les variables clés d’une équation où le plaisir horloger se conjugue avec la logique d’allocation d’actifs.

© Phillips
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