
Tout savoir sur le saphir
Le terme “saphir” provient de l’hébreu “sappir” signifiant “pierre bleue” et qui désignait autrefois les gemmes bleues.
L'histoire de la joaillerie est indissociable de cette noble gemme, de part sa qualité qui assure une excellente pérennité, et l'attrait qu'elle a suscité auprès des amateurs et collectionneurs. Vous voulez tout savoir sur le saphir, ses origines, l'évolution de son prix ? Lisez notre article sur le sujet !
Histoire et caractéristiques générales du saphir
Le saphir est une pierre autrefois qualifiée de précieuse (le terme n'est plus utilisé pour différencier les pierres qui sont dites fines) issue de la famille des corindons, tout comme le rubis. Leur différence réside dans la palette de leurs couleurs : le saphir peut être de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, à l’exception du rouge qui est réservé au rubis.
Le mot “saphir” sans qualificatif de couleur désigne le saphir bleu. Sinon, la couleur est précisée : saphir rose, saphir vert… Il existe des saphirs très recherchés comme par exemple le saphir rose-orangé “padparadscha”, le saphir bleu-vert “teal” ou encore le saphir incolore “leucosaphir”.
Sa couleur bleu originale est due à la présence de fer et de titane dans sa composition chimique.
Le saphir synthétique est considéré comme une pierre précieuse car il est très dur et résistant aux rayures, il se place en 9ème position sur le classement de l’échelle de Mohs, juste après le diamant. Cette caractéristique explique donc sa présence affirmée dans le milieu de la joaillerie, puisque cette pierre se sertit aisément et peut être par la suite être portée au quotidien sans risque.
En plus de ces caractéristiques connues, il en existe d’autres tout aussi fascinantes et pourtant peu utilisées en joaillerie. Notamment la présence d'astérismes sur certains saphirs, qui dessinent sur la surface de la pierre une étoile de 6 branches le plus fréquemment, pouvant aller jusqu’à 12. Ce phénomène est dû à l’interférence de la lumière avec une grande quantité d’inclusions appelées “soies”, qui sont en réalité de fines aiguilles de rutile (dioxyde de titane). Ce phénomène est mis en valeur par la taille en cabochon des corindons. Ainsi, alors qu'en joaillerie, les pierres précieuses sont majoritairement taillées avec des facettes, la taille cabochon est nécessaire pour mettre en lumière l'astérisme.
Les gisements, les couleurs du saphir
Saphir de Ceylan, le plus connu
Les saphirs du Sri Lanka, anciennement appelé Ceylan, sont sans aucun doute les plus connus. Malgré la présence croissante des saphirs de Madagascar sur le marché, le Sri Lanka demeure aujourd'hui encore le principal producteur de saphirs de haute qualité pour la joaillerie. Ces gisements offrent majoritairement des saphirs de couleur bleue contenant une pointe de mauve, qui leur donne un aspect bleu-lila si caractéristique. Au Sri-Lanka, on retrouve également des saphirs orange avec une pointe de rose nommé “Padparadscha".
Les gisements du Sri Lanka sont facilement accessibles (d'une profondeur n'excédant pas 6 mètres), ils sont extraits de manière artisanale : des puits sont creusés pour accéder au gravier gemmifère. Celui-ci est ensuite lavé être dissocié de l'argile avec laquelle il est mélangé. Le tri final, en revanche, est toujours réalisé à la main. Les saphirs obtenus sont alors sculptés sur place avant d'être transportés à Colombo, la capitale, où des grossistes les exportent à travers le monde. Malheureusement, à l'heure actuelle, la production de saphirs Ceylan diminue d'année en année, ce qui entraîne également l'augmentation de son prix.
Saphir de Madagascar, proche de celui de Ceylan
Les saphirs bleus de Madagascar sont d’une qualité - et par conséquent d'un prix - similaire à ceux de Ceylan; c'est pourquoi la distinction entre les deux origines est d'ailleurs très difficile, même avec une loupe. Il est souvent nécessaire de les faire expertiser en laboratoire pour s'assurer de la provenance exacte.
Les mines de Madagascar offrent également de sublimes saphirs roses et occupe actuellement le premier rang mondial dans leur production; suscitant l'intérêt des acheteurs du monde entier. Les principaux gisements se trouvent dans la région d'Ilakaka au sud-ouest de l'île, où l'extraction y est très artisanale et pratiquée de la même manière que pour les saphirs de Ceylan.
Saphir de Birmanie, rare et prestigieux
Les saphirs birmans, comme ceux du Cachemire d'un bleu intense et velouté, sont très appréciés et recherchés des grands joailliers. Leurs mines sont aujourd'hui épuisées, et pourtant leur demande ne fait qu'augmenter, ce qui pousse les prix à des sommets. Les saphirs les plus beaux sont actuellement vendus à plus de 20 000 dollars par carat.
Les gisements birmans se trouvent dans la région de Mogok au nord de la Birmanie, connue pour ses rubis, les saphirs sont majoritairement extriats de manière artisanale dans de spuits de 5 à 30 mètres de profondeur, malgré l'apparition de quelques techniques modernes. Durant la mousson, ces puits deviennent submergés par les pluies, qui sont alors canalisées par les mineurs afin d'augmenter leur débit. Ces graviers sont ensuite triés, taillés et envoyés en Thaïlande pour y être vendus.
Saphir du Cachemire, pour collectionneur
Le saphir du Cachemire est aujourd'hui encore le saphir le plus recherché dans le monde pour leur bleu unique, avec une trace de violet dont la couleur préférée est le bleu bleuet appelé "Cornflower".
Bien que leur mine soit éteinte, ils étaient autrefois extraits dans la région de Zaskar, à plus de 4 000 mètres d'altitude, vers la fin du XIXe siècle. Comme alternative, on retrouve les saphirs de Ceylan et de Madagascar, qui donnent parfois des saphirs d'une tonalité très similaire, cependant ils se font eux-aussi de plus en plus rare et leur prix tendent à augmenter.
Saphir du Mozambique, plus récent
Même si les mines du Mozambique sont célèbres pour leurs magnifiques rubis, elles produisent également de beaux saphirs roses qui entre en concurrence avec ceux de Madagascar. Leur différence est que ceux de Mozambique arbore une légère touche de rouge, qui n'est pas commune ailleurs.
Saphir (Siam) de Thaïlande, plaque tournante du marché mondial
La Thaïlande est plus réputée pour être le principal marché mondial de pierres de couleur que pour la qualité des gemmes qu'elle produit. Cependant, elle joue un rôle majeur dans l'exportation de saphirs de toutes les teintes, qui sont issus de deux régions distinctes : Chantaburi, située au sud-est de Bangkok, et Kanchanaburi, située au nord-ouest du pays, à proximité de la frontière birmane. L'extraction se fait sur de vastes surfaces, à l'aide de machines.
Les saphirs thaïlandais sont généralement commercialisés sous le nom de Siam. Parfois jugé trop foncé, il nécessite une amélioration par chauffe, qui l'éclaircira.

Les saphirs historiques par ordre chronologique
- 1669 : Le “Grand Saphir” de 135,8 carats ayant appartenu à Louis XIV et qui a la particularité de présenter six faces et est connu pour sa forme de rhomboïde. Il devient la troisième gemme des Joyaux de la Couronne de France, juste après le Bleu de France (un diamant bleu).
- 1877 : Le “Mackey”, 159 carats, grand saphir bleu monté sur le “collier Feuillage” conçu par Frédéric Boucheron pour Marie-Louise Mackey.
- 1937 : Le “St Edouard”, (qui tient son nom du lapidaire Edouard le confesseur) et le “Stuart” qui ont tous les deux été placés sur la couronne d’Etat Impériale d’Angleterre
- 1950 : Le “Ruspoli” de 137 carats, de poids similaire à celui du “Grand Saphir” mais de facettage différent, appelé “en coussin à double dentelle”. Selon François Farges, minéralogiste du Muséum national d'histoire naturelle, il est possible que ce saphir ait été monté en frontal sur un kokochnik ayant appartenu à la duchesse Pavlovna puis à Marie de Rouamnie et à sa fille, qui l'aurait ensuite revendu à un joaillier américain dans les années 1950.
- 1987 : Le “Star of Bombay”, un saphir du Sri Lana calibrant 182 carats; il fut offert par Douglas Fairbanks à son épouse Mary Pickford, qui le légua à l'institution gérée par le Gouvernement américain.
Les saphirs exceptionnels en termes de poids
- Le “Star of Asia”, un saphir étoilé de 330 carats
- Le “Logan”, de 423 carats
- Le "Blue Giant of the Orient", de 486 carats
- Le “Star of India”, le plus gros saphir étoilé 516 carats
- Le “Black Star of Queensland”, un saphir étoilé brun foncé de 733 carats
- Le "Star of Adam" de 1404 carats, qui est le saphir le plus important jamais trouvé aujourd’hui. Il s’agit d’un record datant de l’année 2015
Le saphir synthétique
Une synthèse, est par définition, la reproduction d’une pierre selon ses caractéristiques physiques et chimiques, à la différence qu’une est produite par la nature et l’autre par l’homme.
1) Procédé Verneuil : la synthèse par fusion simple ou sèche
Mise au point à la fin du 19e siècle, ce procédé est utilisé pour réaliser des saphirs et spinelles synthétiques : c’est maintenant le moins cher et le plus rapide
L’oxyde d’aluminium (matière sèche) est pulvérisé et fondu par un chalumeau oxhydrique puis se forme goutte par goutte au niveau du germe. Pour obtenir la couleur souhaitée, il faut ensuite ajouter des oxydes métalliques (fer, titane…)
2) Procédé Czochralski : la synthèse par tirage
Mise au point en 1919, ce procédé est utilisé pour les corindons et spinelles. L’oxyde d’aluminium (matière liquide) est déjà en fusion et tiré vers le haut par le germe (qui peut être naturel ou synthétique)
3) La synthèse par dissolution anhydre
Mise au point dans les années 1970, ce procédé est utilisé pour les corindons, l’émeraude et les quartz, c’est l’un des plus longs et des plus coûteux (8 à 12mois, la gemme se cristallise par 2mm). L’oxyde d’aluminium est mélangé à des fondants (permettant d’abaisser la température de fusion)
4) La synthèse par dissolution hydrothermale.
Ce procédé est utilisé pour les corindons, l’émeraude et les quartz. Les cristaux croissent dans de l’eau à haute température (500 degrés) et haute pression (1000) pour simuler les conditions naturelles qu’il y a sous terre lors de la création des cristaux.
Evolution des prix du saphir
Parmi les gemmes de couleur, il est clair que le saphir est LA pierre précieuse dominant le marché, représentative de 49% des achats de pierres précieuses de couleur pour les bijoux. Les rubis arrivent en deuxième place, puis les émeraudes complètent le trio des pierres les plus achetées.
En termes d'appréciation de prix, outre la qualité et la présence de traitement, on s'attache à l'origine géographique du saphir (lire également plus haut, les différentes mines de saphir).
L’origine Cachemire demeure la plus recherchée par sa couleur bleu velours nommée « Royal Blue » ou « Cornflower » et sa rareté (les mines sont désormais épuisées), ce qui la rend la plus convoitée lors des ventes aux enchères, pour les gemmes sans traitement thermique .
Parmi les origines, le saphir birman, de couleur similaire, fait également partie des origines les plus prisées,
Puis vient le saphir Ceylan (Sri Lanka) qui contient souvent un pointe de violet voire tire sur le lilas. Le saphir de Madagascar, dont l’exploitation est plus récente, se compare en qualité au Ceylan. Ce sont des qualités qui sont appréciées en joaillerie
Le saphir de Thailande (ou Siam, qui inclut le Cambodge) peut être un peu sombre, et donc souvent amélioré par chauffe, mais certaines les mines sont de belle qualité.
Enfin, les saphirs australiens souvent sombres et très inclus, et donc de moindre valeur.
Pour illustrer le propos, en 2024, un saphir Cachemire Royal Blue (17,29 carats) a été adjugé près de 3,5 millions CHF, soit au carat 6 fois plus cher qu’un saphir d’origine Ceylan (23,65 carats) durant la même vente, et environ 4 fois plus cher qu’un saphir birman (18,31 carats) vendu un mois plus tard.
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